Morgan Sportès

Traduction de Pour la plus grande gloire de Dieu

Pour la plus grande gloire de Dieu, Morgan Sportès

Dans le cadre de la coopération culturelle bilatérale franco-thaïlandaise, le projet de traduction du roman français, Pour la plus grande gloire de Dieu, de M. Morgan Sportès, réalisé par la maison d’édition thaïlandaise, Matichon, a reçu soutien et appui de la part du Service d’action et de coopération culturelle de l’Ambassade de France à Bangkok, notamment pour l’aide à la traduction et pour la promotion du livre par l’auteur.

Une présentation du livre en présence de l’auteur, suivie d’une table ronde ayant pour thème "le Siam à travers la littérature française" est prévue le mercredi 09 août, de 13h30 à 16h, à l’Auditorium de l’Alliance française de Bangkok, en collaboration avec des professeurs d’université thaïlandais.

Biographie de l’auteur :

Morgan Sportès est né en 1947 à Alger. Il a quitté l’Algérie, après l’indépendance du pays, en 1963, à l’âge de 16 ans. Il a narré son expérience de cette guerre coloniale dans un roman, Outremer (Grasset 1989).

Installé à Paris, il a fait des études de littérature et d’histoire (Sorbonne). Il a vécu les "événements révolutionnaires" de mai 1968 avec une certaine distance critique (ce qu’il évoque dans son roman Maos à paraître chez Grasset en septembre 2006).

Attiré par l’Asie, il accepte en 1973 un poste en tant que coopérant militaire en Thaïlande, à l’Université de Chiang Mai, où il enseigne la littérature française. C’était encore la guerre du Vietnam et Bangkok était inconnue des touristes. De ses errements de l’époque, politiques et autres, il s’inspirera pour écrire son premier roman Siam (Seuil 1982). Il voyage, fait du journalisme.

Après avoir écrit plusieurs livres (dont L’Appât, porté à l’écran par Bertrand Tavernier, Ours d’or au festival de Berlin) et avoir médité pendant une dizaine d’années sur les archives concernant les rapports franco-siamois au 17ème siècle, il écrit un nouveau livre sur la Thaïlande, Pour la plus grande gloire de Dieu (Seuil 1993), qui met en scène le Siam au temps du roi Naraï. Il se tourne ensuite vers le Japon, où il vivra un an. Il publie Rue du Japon (Seuil 1999) étude détaillée d’une relation amoureuse et L’Insensé (Grasset 2002), l’histoire d’un espion de Staline posté à Tokyo pendant la seconde guerre mondiale. Ce livre figurera dans la dernière sélection du Goncourt 2002.

Morgan Sportès est un écrivain à plein temps. Il consacre son temps à étudier les êtres, les moeurs, l’Histoire.

A écrire. Et à "tenter de vivre".

Discours prononcé par M. Pierre Colombier, Conseiller de Coopération et d’Action culturelle, lors du lancement de la traduction en thaï du roman Pour la plus grande gloire de Dieu par Morgan Sportès, le 9 août 2006 à l’auditorium de l’alliance française :

Mesdames , messieurs Chers amis, journalistes, et amoureux des livres,

C’est un grand plaisir pour moi d’être aujourd’hui présent au côté de Parbua Boonparn rédactrice en chef des éditions Matichon pour la présentation du très beau livre « Pour la plus grande gloire de Dieu » roman de M. Morgan Sportès que je suis heureux d’accueillir à Bangkok.

Publié en français en 1993 ce roman est aujourd’hui disponible en langue thaïe grâce au travail remarquable de traduction de Mme Kanika Chansang professeur de l’Université Silpakorn qui a du s’efforcer non seulement de transférer d’une langue à l’autre le caractère flamboyant du style et la richesse d’écriture de l’auteur mais également de rendre compréhensible les mots et l’esprit de cette période particulière de la fin du règne de Louis XIV qui constitue le cadre de ce roman.

Permettez-moi tout d’abord de vous présenter M. Sportès.

M. Sportès a publié treize livres. Nombre d’entre eux ont été traduits en espagnol, japonais, allemand, polonais et chinois, entre autres. Son livre-enquête sur une affaire criminelle qui avait connu un grand retentissement en France il y a vingt ans L’Appât a été porté à l’écran par le réalisateur français Bertrand Tavernier qui a obtenu avec ce film l’Ours d’or au Festival de Berlin en 1995. Il partage sa vie entre la rédaction de ses livres et de nombreux voyages notamment en Asie région du monde pour laquelle il éprouve un intérêt et une passion que son premier séjour en Thaïlande en 1973 a sans doute fait naître. L’Asie du sud est et l’Extrême Orient sont depuis les terres emblématiques de ses plus belles fictions que sont Siam, Tonkinoise, l’Insensé sans oublier « Pour la plus grande gloire de Dieu », qui relate les mésaventures de la seconde délégation française au Siam à l’époque où le Roi-Soleil battait pavillon dans l’espoir d’évangéliser les peuples de Thaïlande.

La richesse et la diversité de cette œuvre attestent s’il en est besoin que le roman français est toujours bien vivant. On connaît les réticences du marché éditorial étranger à l’égard de la production romanesque française contemporaine à la suite du « Nouveau roman » Contrairement aux idées reçues qui le catégorisent comme formaliste, avant-gardiste fermé au reste du monde le roman français des deux dernières décennies possède un sens aigu du rapport à l’histoire, du réel, de l’analyse des sentiments et des profondeurs de l’homme moderne et tournant le dos aux artifices littéraires et aux expérimentations théoriques témoigne d’une grande liberté d’inspiration et de style.

C’est cette nouvelle prodigalité formelle thématique et sémantique du roman français que l’ambassade de France souhaite faire découvrir au travers de son programme d’aide à la traduction et à la publication de livres français au bénéfice des maisons d’édition thaïlandaises. Une assistance est dans cette perspective prêtée aux éditeurs thaïlandais dans leurs démarches auprès des éditeurs et illustrateurs français pour régler les questions de droits d’auteurs.

“Pour la plus grande gloire de Dieu” est tout à la fois un roman de cape et d’épée, un récit historique, un drame en cinq actes, une fresque tragi-comique,. Avec le rire en supplément car le bouffon vient constamment s’entremêler avec l’épique. Il est à lui seul une illustration de l’esprit de liberté et d’originalité qui souffle à nouveau dans le roman français Fortement documenté sur la grande histoire et les destins individuels de ceux qui l’ont faîte il retrace l’incroyable série de bévues gaffes et échecs qui ont conduit à la débâcle du corps expéditionnaire envoyé par Louis XIV au Siam. Le récit baroque, truculent, irrévérencieux, est une satire de l’absolutisme, de l’académisme du fanatisme religieux et un incroyable réquisitoire contre toutes les formes d’intolérance qui se parent des raffinements de l’intellectualité et de la culture.

Instructif à plus d’un titre il se lit avec un plaisir jubilatoire.

Ce bonheur de lire que je viens d’exprimer, je souhaite aux lecteurs thaïlandais de l’éprouver eux-mêmes grâce cette traduction publiée par les éditions