Morgan Sportès

Pour la plus grande gloire de Dieu par Les Tontons Blogueurs

janvier 3, 2008 Morgan Sportès Non, Morgan Sportès n’est pas une marque de vêtements de sport féminin, mais un écrivain, connu notamment pour être l’auteur d’un livre-reportage, L’appât, adapté sur grand écran par Tavernier.

Pour avoir découvert la Thaïlande dans sa prime jeunesse, Morgan Sportès a écrit plusieurs romans ayant pour décor ce pays : parmi ceux-ci, son tout premier livre, Siam, au type de narration très particulier - une sorte de défonce stylistique, comme l’auteur le définit lui-même dans la préface. En résulte un roman pas forcément facile d’accès, mais qui offre un aspect intéressant de l’auteur, comme souvent dans les premières oeuvres.

Mais ce qui caractérise particulièrement Morgan Sportès, c’est sa faculté à vous raconter l’Histoire comme si... vous y étiez ! Pour preuve, l’excellentissime Pour la plus grande gloire de Dieu, qui relate un pan peu connu de l’Histoire de France, celui de la seconde ambassade de Louis XIV au Siam en 1687, qui avait pour but d’évangéliser les Gentils, mais aussi, tout simplement, de coloniser la Thaïlande. Ce qui est remarquable, c’est, au vu de la bibliographie donnée en fin de livre, l’énorme travail de documentation qu’a réalisé Sportès. L’animal a passé du temps aux archives. Un véritable boulot d’historien. Mais un historien qui aime bien déconner. Sportès manie l’humour comme les Mousquetaires du Roi Soleil jouait du fleuret. Et ça fait mouche à tous les coups. Bref, comme il a déjà été dit : « Instructif à plus d’un titre, Pour la plus grande gloire de Dieu se lit avec un plaisir jubilatoire ».

On pourra dire la même chose de son roman Tonkinoise, qui retrace cette fois-ci la période du gouvernement Vichyste de Hanoï, quelques mois avant le coup de force japonais de mars 45. Peut-être plus encore que dans Pour la plus grande gloire..., les personnages relèvent plus de l’opéra-bouffe que du bouquin d’Histoire. Au premier rang, l’Amiral Decoux - renommé, pour les biens de la satire, Amiral Toudebout - mais aussi les Japonais, et bien sûr les Français de l’époque : un jour Vichystes, un jour pro-Nippons, un jour Gaullistes... Quant aux Vietnamiens, de manière assez subtile, ils sont volontairement mis en dehors de l’action, comme pour mieux montrer quel peu de cas les occupants français et nippons en faisaient.

Un de nos chers lecteurs nous demandait récemment des références de bouquins intéressants sur le Viêt-Nam : eh bien, celui-ci est à mettre en tête de liste.

Vú Sữa