Morgan Sportès

Pauvre Glucksmann

Pauvre Glucksmann

Ce pauvre pathétique Glucksmann : il me fournit de nouvelles scènes pour une suite à mon roman "Maos" ( un "Vingt ans après" comme pour les Trois mousquetaires). Le voici recruté pour la campagne électorale de Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, aux côtés de Johnny Halliday. En gogo boy, pourrait-on dire. Lui qui, du temps qu’il maoïsait, denonçait en 1972 le gouvernement Pompidou comme fasciste et faisait du ministre de l’intérieur de l’époque Raymond Marcellin l’émule de Heydrich. Mais lui et ses copains de la gauche prolétarienne ne travaillaient-ils pas déjà pour les pouvoirs en place, pour les notables, en foutant la trouille aux classes moyennes (les incitant ainsi à voter à droite) par ses articles révolutionnaires incendiaires (voir les Temps Modernes, La Cause du Peuple, J’accuse), sans compter les multiples violences, cassage de gueule, kidnapping, sequestrations que ses hommes de troupe commettaient (voir l’affaire Nogrette, cadre de Renault enlevé par les Maos etc). Ça n’était pas que l’Humanité qui mettait en cause les « maos-Marcellin » (aujourd’hui « maos-Sarkozy »), mais des journaux aussi divers politiquement que Le Nouvel Observateur, Combat, Minute, L’Aurore. Militant apparemment pour la gauche __ la gauche « revolutionnaire », celle du sanguinaire Grand Timonier__ notre pauvre Glucksmann travaillait en fait pour la droite. A la moitié des années 70 il finit par baisser les masques, rompant des lances ouvertement contre le programme commun et l’union de la gauche. Il roulait alors pour Giscard d’Estaing... Ce que Gilles Deleuze à l’époque denonça dans un article percutant de la revue Minuit(1977). A vrai dire, ce pauvre Glucksmann, pas plus qu’il n’a changé de coiffure, n’a changé d’idées. En bon caniche de garde... sa perruque a simplement un peu blanchi


Forum

  • Pauvre Glucksmann
    22 mars 2008, par Jack GREY
    Nous sommes tous des petits bourgeois qui s’ignorent !